Numéro 3 DE VIGIL'ANSES
Editorial
Nous vous invitons à découvrir le troisième numéro de Vigil’Anses qui met tout d’abord l’accent sur l’actualité saisonnière. En raison de la fête d’Halloween et de sa citrouille emblématique, les étals des commerces se chargent de légumes de la catégorie des courges, de forme et couleur très attractives. Il faut savoir que certains de ces légumes ne doivent servir qu’à la décoration car ils ne sont pas comestibles. Achetés par erreur pour être cuisinés, ils peuvent entrainer des troubles digestifs, pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation chez les personnes les plus fragiles. L’analyse des données de toxicovigilance des Centres antipoison apporte un éclairage intéressant car le phénomène est récurrent et non exceptionnel !
Cinq autres sujets sont également abordés dans ce numéro 3. Tout d’abord, parce qu’aux Antilles, les agents responsables d’intoxications ne sont pas les mêmes qu’en métropole (la faune et la flore d’une part, mais aussi l’usage de certains produits), un Dispositif de toxicovigilance y est implanté. Ses missions et ses principaux travaux vous sont présentés dans ce numéro.
Un exemple d’utilisation des données de toxicovigilance à des fins réglementaires européennes est également présenté. Plusieurs études successives menées par les Centres antipoison ont permis de documenter des cas d’exposition à l’ammoniac émis par des ouates de cellulose, utilisées comme isolants dans les logements. Ces données ont permis de concrétiser la proposition française de restriction sur ces ouates, dans le cadre du règlement Reach.
Ensuite, la phytopharmacovigilance, mise en place en 2015, est un des quatre dispositifs de vigilance réglementée dont l’Anses a la responsabilité. Elle a pour objectif de détecter au plus tôt les effets indésirables des produits de protection des plantes, sur les êtres vivants (humains, animaux, plantes), ainsi que sur les milieux. Elle met en jeu de nombreuses sources de données, de partenaires et d’acteurs, de manière unique en Europe.
Enfin, détecter des risques émergents pour la santé au travail pour pouvoir prévenir des pathologies professionnelles au plus tôt est une des missions des réseaux de vigilance. Ainsi, comme présenté dans le dernier numéro de Vigil’Anses, il existe, en France, le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) ainsi que des réseaux similaires en Europe. Les grands principes de l’organisation de ces réseaux et des résultats déjà obtenus sont exposés dans ce numéro.
Le dernier sujet abordé traite d’un phénomène que l’on ne peut ignorer, tant il est important : les Français consomment de plus en plus de compléments alimentaires ! C’est pourquoi il existe un dispositif de nutrivigilance dont l’objectif est d’identifier d’éventuels effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires et de certains aliments spécifiques. Dans le cadre de ce dispositif, un avis a montré qu’une grande prudence est de mise chez les femmes enceintes, notamment en ce qui concerne les apports en vitamines ou minéraux.
Juliette BLOCH, rédactrice en chef de Vigil’Anses