Numéro 11 DE VIGIL'ANSES
Editorial
Le premier article de ce numéro de Vigil’Anses revient sur l’alerte lancée par l’Anses le 30 mars 2020 en pleine période de confinement lié au Coronavirus, concernant des comportements à risque en matière de désinfection des logements, des aliments, voire du corps, du fait de l’utilisation de produits inappropriés ou dans des conditions ne respectant pas les recommandations. L’article présente l’analyse des cas observés entre le 1er et le 24 mars 2020 par les Centres antipoison.
Un article fait le bilan des appels aux Centres antipoison liés à l’utilisation de sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles, utilisés dans un but d’assainir ou de parfumer l’air intérieur. Bien que le plus souvent bénins, des effets indésirables à type d’irritation des yeux ou de la gorge, voire des difficultés respiratoires sont observés, même dans le respect des recommandations d’usage et incitent à les utiliser avec prudence chez les personnes ayant des antécédents de problèmes respiratoires. Ces produits sont aussi à tenir hors de portée des enfants, comme en témoigne quelques accidents rapportés ici.
Parmi les dangers de la maison pour les plus petits se trouvent les billes ou perles d’eau, de plus en plus utilisées à des fins de décoration, pour l’hydratation des plantes voire comme jouets, du fait de leur potentiel de gonflement de plusieurs centaines de fois leur volume sec une fois hydratées. Prises pour des bonbons et avalées par de jeunes enfants, ces polymères super-absorbants peuvent causer des occlusions de l’intestin grêle, comme le rapporte le troisième article de numéro de Vigil’Anses.
Les produits de la vie courante qui sont conditionnés de manière à ressembler à des aliments représentent un réel danger pour les enfants : savons en forme de biscuit, bougies en forme de bonbon, etc. Le quatrième article de ce numéro présente la réglementation européenne sur les confusions alimentaires, qui protège l’usager des risques liés à ces « imitations », avec quelques exemples à l’appui. Il ne faut pas hésiter à signaler les produits qui y dérogeraient pour qu’ils soient retirés du marché !
L’inhalation du protoxyde d’azote ou gaz hilarant contenu dans les cartouches de gaz utilisées dans les siphons de la crème chantilly est devenue une pratique festive de plus en plus fréquente, d’autant que ces produits sont en vente librement et en grande quantité, en magasin ou sur internet. Malheureusement, des effets secondaires parfois graves et méconnus par les consommateurs sont observés, comme le montre le cinquième article de ce numéro.
Enfin, le dernier article de ce numéro présente le bilan 2018 des effets indésirables observés chez l’homme après une exposition à un médicament vétérinaire, que ce soit accidentellement ou volontairement, et recensés par le dispositif de pharmacovigilance vétérinaire. Il met en évidence l’importance du signalement de ces effets indésirables, que ce soit à un Centre antipoison ou par le portail des signalements, pour identifier les mesures de prévention à prendre.
Juliette Bloch, rédactrice en chef de Vigil’Anses